Les trésors cachés de Bretagne - Les arts de la table
Savoir-faire
Bol Henriot-Quimper
Crédit photo : Henriot-Quimper

Les trésors cachés de Bretagne

A la découverte des arts de la table bretons, entre tradition et modernité.

Il existe un lien historique et séculaire entre les arts de la table et la Bretagne. Depuis toujours, des entreprises ont su pérenniser le travail de la terre au service de la table, telles les manufactures d’Henriot-Quimper ou d’Appolia, entre autres. Toutes insufflent une brise armoricaine dans leurs créations et productions, et donnent envie de dresser une table 100 % bretonne.

Il existe un lien historique et séculaire entre les arts de la table et la Bretagne. Depuis toujours, des entreprises ont su pérenniser le travail de la terre au service de la table, telles les manufactures d’Henriot-Quimper ou d’Appolia, entre autres. Toutes insufflent une brise armoricaine dans leurs créations et productions, et donnent envie de dresser une table 100 % bretonne.

Avec un sol argileux de qualité, une abondance d’eau et des forêts toutes proches, la céramique trouve très vite sa place en Bretagne. On commence à y fabriquer des bols de terre dès le Moyen Âge. « En gallo, le Patiau désigne le petit bloc de terre, posé sur le tour, à partir duquel est réalisé le pot », explique le Centre d’art et d’histoire céramique de la Communauté de Communes du Pays de Redon. Au-delà de la poterie, cet art s’applique aussi à la faïence, que l’on retrouve également dans les objets caractéristiques de la région.

On pense alors notamment à la Faïencerie Malicorne, fondée par Jean Loiseau en 1747, et dont l’argile qui nécessite la fabrication manuelle des pièces est puisé dans la terre de la ville éponyme. Il en est de même pour Appolia, installé depuis 1930 à Languidic, près de Lorient sur un site argileux, et qui a développé un savoir-faire spécifique dans la création d’ustensiles de cuisson en céramique.

Faïencerie d'Art de Malicorne
Crédit photo : Faïencerie d'Art de Malicorne

La tradition bretonne se conjugue aussi au présent

Si certaines manufactures se sont attachées à la pérennisation et la transmission de plusieurs pratiques ancestrales en matière d’objets en céramique ou en faïence, d’autres ont pris le virage de la modernité et de l’innovation, conjuguant ainsi les traditions bretonnes au présent.

C’est par exemple le cas des bigoudènes d’À l’aise Breizh : accessoires, vêtements, objets, linge. Ils ont su conquérir le cœur des français. Mais d’autres entreprises historiques ont aussi contribué à l’exportation de la culture bretonne. Le « bol-prénom » en est un exemple emblématique. Loin d’être démodés, ces bols traditionnels dits « à oreilles » sont encore le créneau d’entreprises très anciennes, comme les Céramiques de Cornouaille à Quimper, ou encore la Faïencerie de Pornic, fondée en 1947. Cette dernière propose un large choix de bols à oreilles personnalisables, avec des collections très originales.

D’autres ont décliné le concept avec des décors différents : bécassine, Mam’Goudig. La faïencerie bretonne n’est donc pas uniquement une histoire de tradition et sait aussi sortir son épingle du jeu. C’est par exemple le cas d’Henriot-Quimper.

Henriot Quimper
Crédit photo : Henriot Quimper

Artistes et designers bretons

La ville de Quimper est indissociablement liée à sa faïence, produite dans le quartier de Locmaria. Tout aussi emblématique, le fabricant Henriot, faïencier depuis 1690, est devenu une institution bretonne, à tel point qu’il a ouvert  son musée de la faïence. Actif, Jean-Pierre Le Goff, connu pour être le défenseur des faïences de Quimper, ne cesse d’osciller entre tradition et innovation, et collabore depuis longtemps avec de nombreux artistes.

Ainsi, Annie Quentel, l’artiste lithographe a dessiné pour Henriot une collection d’assiettes intitulée « Barr Avel », coup de vent, en breton. Pour elle, c’est d’abord la vaisselle qui fait les traditions et non l’inverse. « J’ai utilisé le Fleuri Royal, motif emblématique d’Henriot, puis j’en ai fait autre chose. Je l’ai mis en mouvement », raconte t-elle ; ou encore Yann Kersalé, artiste breton utilisant la lumière comme un matériau pour réaliser des pièces d’art capable d’investir des grands espaces, qui a remplacé la couleur des assiettes du service à poisson d’Henriot-Quimper par un lumineux contraste entre le noir et le blanc. « Les assiettes sont datées, mais relookées elles prennent une force contemporaine impressionnante », explique l’artiste.

Côté peinture, Joelle Josselin, artiste illustratrice née à Saint-Brieuc et passionnée de culture et de dessin, allie avec justesse, et depuis de nombreuses années, la culture du costume et de la danse à travers des travaux uniques.

Annie Quentel
Crédit photo : Annie Quentel
La Bretagne
Crédit photo : DR

Enfin, les designers bretons façonnent aussi l’identité de la Bretagne à l’intérieur et en dehors de ses frontières, comme Erwan et Ronan Bouroullec, qui n’ont cessé de s’inspirer de leur ADN breton dans la conception de leurs projets. Véritables stars bretonnes internationales du design, elles ont entre autre créé la très épurée collection d’objets de table OVALE pour le marque de design Alessi. En parallèle, Erwan et Ronan Bouroullec reviennent régulièrement à leurs racines avec, par exemple, leurs installations flottantes au-dessus de la Vilaine, et « Rêverie urbaine », l’une de leurs quatre expositions qui a eu lieu à Rennes récemment.

On pense également au travail d’Owen Poho. Breton convaincu, il balade sa terre natale un peu partout à travers des créations de chaises et des vanneries en forme de coquillages. Décidément, la terre des druides est une infinie source de richesse et de surprises.

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