Depuis 1475, la Manufacture se situe toujours en Bourgogne-Franche-Comté et utilise encore des bâtiments anciens du 17ème siècle pour mettre en œuvre un savoir-faire patrimonial.
Entre patrimoine historique et savoir-faire artisanal et mécanique, La Rochère nous livre ses perspectives pour 2018 et revient sur son histoire et sa singularité.
L’histoire de La Rochère commence en Bourgogne-Franche-Comté au 15ème siècle. Simon de Thysac, un gentilhomme verrier, pose ses valises dans le massif vosgien et crée la manufacture pour des raisons stratégiques et économiques.
À l’époque, cette région de France était un axe de commerce entre le Nord et le Sud, l’Italie et les Pays-Bas. C’était aussi une région tournée vers l’Europe. « La Bourgogne-Franche-Comté était idéale pour les matières premières, comme le bois, la silice, l’eau », commence Nicolas Bigot, directeur commercial France et export de La Rochère.
Alors que la pratique artisanale de la verrerie est propre à l’identité de La Rochère, le passage à la « mécanisation » au 20ème siècle (dans les années 1970) permet à l’entreprise de développer la fabrication de nouvelles collections (et de tuiles de verre), notamment sous l’impulsion, à l’époque, d’Antoine Giraud, l’actuel propriétaire de la marque.
Mais l’histoire de longue date ne s’arrête pas là et La Rochère va connaître d’autres tournants notables et importants, et l’amener à devenir ce qu’elle est aujourd’hui.
Une abeille qui fait mouche
La Rochère connaît un premier tournant en 1990 avec le célèbre « verre abeille », symbole chéri de Napoléon. « Ce symbole était brodé sur son manteau de Sacrement ; On le retrouvait aussi sur ses vêtements et autres affaires personnelles. On peut supposer que l’abeille symbolisait à l’époque la cohésion, le travail et la discipline », suggère Nicolas Bigot.
À la suite de cet épisode, le développement de collections dites « patrimoniales » devient prégnant pour La Rochère, avec notamment la collection « Versailles » qui décline les boiseries de la Galerie des Glaces du Château de Versailles, la collection « Fleur de Lys » symbole de la monarchie française ou encore la collection « Lyonnais », inspirée par la renaissance italienne.
Sources d’inspiration multiples
La Rochère imaginera encore d’autres collections à partir de dessins trouvés dans les archives de la manufacture. « Nous complétons cette source d’inspiration pour créer des collections patrimoniales, robustes et singulières avec une approche plus moderne, notamment à travers nos collaborations avec des designers comme Jean-François d’Or qui a dessiné la collection de verrines « Blossom », Fabrice Gibilaro, Laurence Brabant, etc » précise Nicolas Bigot.
Si le positionnement patrimonial reste une valeur sûre pour la marque, ce n’est pas uniquement dans la fabrication « mécanique » de la production, qu’on peut le trouver. La Rochère, c’est aussi la fabrication « artisanale » avec le soufflé bouche.
Le soufflé bouche a le vent en poupe
Le soufflé bouche est une technique très particulière de fabrication de pièces en verre. Des années d’expérience sont nécessaires avant que les maîtres-verriers n’excellent dans cet art unique et difficile.
« Aujourd’hui, nos 10 verriers travaillent le cristallin soufflé que nous cherchons à relancer en fabriquant notamment des luminaires, dont une lampe “ globe ” de 22 centimètres de diamètres déclinée en 9 couleurs. Nous fabriquons également des boules de Noël faites à la main ».
Les carreaux du métro
Aujourd’hui, la manufacture s’est lancée de nouveaux défis et ce qui « tire la Rochère vers le haut » se situe en France, dans les couloirs du métro.
« Un cabinet d’architecture nous a contacté dans le cadre du projet de rénovation du Forum des Halles, à Paris. Nous avons gagné l’appel d’offres et avons redessiné les carreaux du métro. Ils sont en verre, avec une teinture réfléchissante, pour plus de luminosité ».
La future référence en verre à cocktails ?
La Rochère va lancer, début 2018, une nouvelle collection de Long Drink de 35 cl et des verres à shooter de 6 cl destinés aux bars. « Les bartender cherchent à avoir des produits solides, nous sommes donc légitimes à venir vers eux avec nos collections ».
La Rochère insiste également sur le développement du pôle touristique en local, avec notamment l’ouverture au public d’une partie du site de Pâques à la Toussaint.
Avant de terminer par une promenade dans le jardin Japonais de La Rochère, « vous pouvez assister au travail des verriers directement sur place (…) Nous avons également un Musée qui retrace l’histoire du verre à travers des vidéos ainsi qu’une galerie d’Art qui sert de résidence à de nombreux artistes » conclut Nicolas Bigot.