« Marier l’utile à l’agréable, la tradition et l’avant-garde, la maîtrise et la liberté » sont les fers de lance de la Maison Sabre. Dans un monde où les tendances évoluent vite et où la coutellerie prend son temps, il faut faire preuve d’un grand talent créatif et d’une bonne dose d’innovation pour sortir du lot. Rencontre avec Francis Gelb, un homme aux multiples talents.
Faire des arts de la table un art de vivre, c’est le créneau de Francis Gelb, Président et fondateur de l’entreprise Sabre. Cet homme est né dans l’orfèvrerie, mais sans une cuillère en argent dans la bouche. « J’ai grandi dans une famille d’orfèvres, je n’ai jamais fait autre chose. Et la seule chose qui m’intéressait et m’intéresse toujours, ce sont les couverts ! »
Il travaille d’abord auprès des siens avant de créer Sabre dans les années 1990 : « C’est Habitat qui m’a passé ma toute première commande pour des couverts. Je me suis alors installé dans le 19ème arrondissement de Paris pour démarrer, et aujourd’hui, après nous être développé, l’entreprise est installée à Aigremont, dans les Yvelines. Nous y fabriquons notamment les collections vendues en Europe, aux Etats-Unis et en Asie. »
De Paris à New York
Dès le début, Sabre dépasse les frontières de la France et de l’Art de la table, notamment grâce à une vision claire et ambitieuse de son entreprise. « Depuis le lancement de notre activité, nous exposons dans de nombreux salons internationaux, de Frankfort à New York en passant par Milan. Lorsque j’ai reçu ma première commande en provenance de New York, mon banquier m’a vivement déconseillé de le faire, estimant Sabre trop petite pour exporter. Alors j’ai changé de banque et j’ai honoré nos commandes new-yorkaises », dévoile-t-il, en souriant.
Dior & camaïeu
En parallèle, Sabre collabore avec des grandes maisons, comme Dior par exemple. « À l’époque, les grands couturiers rêvaient tous de réaliser des collections pour l’Art de la table : des pièces en porcelaine, du beau linge… Aujourd’hui, le concept du « home » existe toujours, mais il s’agit plus de pièces décoratives pour la maison que d’Art de la table à proprement parler ».
C’est d’ailleurs ce que montre bien la tendance du « Mix & Match » sur laquelle la marque internationale s’appuie pour créer certaines collections. « Pendant longtemps nous avons marié les porcelaines et les couverts, mais aujourd’hui vous n’achetez pas les deux en même temps. Les gens mélangent, font des camaïeux (…) 50 % des commandes sont dépareillées, surtout quand il s’agit du petit-déjeuner », souligne le dirigeant.
Voyages et coups de crayon comme source d’inspiration
Mais pour produire des collections de couverts de table, il ne suffit pas de surfer sur les tendances. Et Francis Gelb redouble de créativité et d’innovation, au côté de sa femme Pascale Gelb qui est au studio de création. « Nous tirons notre inspiration de la vie, de nos voyages, et Pascale dessine les collections (…) On a par exemple réalisé des couverts à partir de dessins de l’Ile de Ré ou une collection plus « ethnique », au retour d’un voyage en Afrique (…) Réinventer, c’est notre façon de travailler, notre manière de perdurer. Nos clients viennent nous voir car ils nous savent créatifs. »
Francis Gelb a même imaginé une boutique-atelier. « Nous nous intéressons aussi à l’impression 3D. Dans quelques années, le client pourra peut-être dessiner exactement ce qu’il souhaite. Toutefois, il faudra toujours prendre en compte la question fondamentale de l’entretien des couverts et du passage au lave-vaisselle, ainsi que celle de la forme des couverts car nous devons pouvoir manger avec ! ».
Couverts en 3D
Et l’innovation dans tout ça ? Selon lui, les technologies sont les sésames des entreprises de demain. « Je pense que les nouvelles technologies vont être fondamentales dans notre stratégie. Au-delà des boutiques en ligne, nous souhaitons pouvoir personnaliser les couverts directement en boutique pour nos clients. »