Frédéric Morin Payé - Les arts de la table
Rencontres
Crédit photo : Duralex

Frédéric Morin Payé

Directeur marketing de Duralex

Le verre Picardie est un emblème du verre à la française. Comment expliquez-vous ce succès ?

Ce verre possède deux particularités : sa forme et sa solidité. Sa prise en main est facile et il a l’art de trouver sa place sur toutes les tables, depuis celles des cantines de nos enfants à celles de nos grands-mères.

Duralex incarne le verre au quotidien qui rappelle l’enfance, évoque des souvenirs forts pour certaines générations.  Aujourd’hui, il incarne à l’international « le gobelet français par excellence » et il n’est pas rare qu’il apparaisse dans des films comme Skyfall, l’un des derniers James Bond.

Le modèle « Picardie » n’est pourtant pas récent, comment faites-vous pour le rajeunir et toucher un large public ?

Notre cœur de cible est âgé, mais le retour du vintage nous incite à l’élargir pour toucher un public plus jeune, qu’il soit professionnel, avec les restaurateurs, ou familial, avec les jeunes couples et leurs enfants. Pour y arriver, nous surfons sur la tendance très recherchée du « Made in France ». Nous créons également des variantes autour de ce modèle « Picardie » qui arborent des couleurs acidulées et s’invitent à la table du petit-déjeuner. Nous avons aussi lancé deux collections de trois couleurs chacune ; trois pour le printemps et l’automne avec 3 couleurs chacune.

Crédit Photo : Duralex 

Vous surfez sur la tendance du « Made In France », mais qu’est-ce que cela signifie et en quoi cette tendance est-elle recherchée aujourd’hui ?

Le consommateur français ne veut plus acheter de produits qui ne durent pas dans le temps. Il recherche plutôt la qualité et favorise des produits fabriqués en France. Notre pays possède toujours cette quasi inaltérable image de qualité et de savoir-faire à la française.  Nos modèles répondent à ces attentes.

Comment répondez-vous à cette tendance ?

Nous avons pour nous notre ancienneté, notre histoire et le savoir-faire qui en découle. Nous proposons un verre trempé à la fois solide, accessible à tous les budgets, et répondant aux carnets de tendances. C’est d’ailleurs la devise latine « Dura Lex, Sed Lex » (La loi est dure mais c’est la loi), qui a inspiré le nom de notre marque.

Crédit Photo : Duralex 

Au-delà des gammes de couleurs que vous proposez, vous jouez également sur les matières et sur l’expérience tactile qu’offre votre modèle. Pouvez-vous nous en dire davantage ?

Nous avons imaginé un modèle « Picardie » opaque, dans les tons noirs, marrons et gris béton. Il possède un velouté unique. Nous n’avons plus la sensation de toucher du verre.

Pouvez-vous nous parler de vos techniques de fabrication ? Comment arrivez-vous à ces résultats, en termes de qualité mais aussi d’innovation ?

La pâte de verre est fondue à 1500 degrés et tombe dans un moule. Ensuite, on extrait le verre du moule. La température retombe à 400 degrés, et on la remonte à 650 degrés ; c’est la température maximum au-delà de laquelle la pâte de verre fond. Ensuite, le verre passe dans un tunnel et subit un choc thermique de moins 300 degrés. Ce sont toutes ces tensions thermiques mises bout à bout qui rendent le verre si résistant.

Concernant les couleurs, et pour réussir à obtenir le rouge de notre modèle Picardie, nous utilisons un laquage organique non polluant à base d’eau. Pour les autres coloris, nous teintons le verre dans la masse. Ces techniques assurent des couleurs inaltérables et les verres peuvent être passés au lave-vaisselle.

Pourriez-vous nous dire à quoi correspond le numéro que l’on trouve au fond du modèle « Picardie » ? Les écoliers disent, pour l’avoir sur les tables de leur cantine, qu’il indique l’âge de celui qui boit dedans…  

En effet, ce mythe, solide comme nos verres, perdure auprès des écoliers, mais aussi des plus grands, alors pourquoi vouloir le briser maintenant ?

 

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