En sommeil depuis plus d’une décennie, la Manufacture de Longchamp ouvre une nouvelle page de son histoire sous l’impulsion de Philippe Orliac. Fort de son savoir-faire de céramiste, l’entrepreneur dévoile à travers ses premières collections, une porcelaine de très haute qualité aux décors néo-vintage furieusement tendance !
L’histoire de la Manufacture de Longchamp se raconte à travers plusieurs siècles d’histoire. Petit village niché aux confins de la Bourgogne, Longchamp a vu naître des tuileries dès le XIVe siècle, avant de se construire au fil des siècles une certaine renommée en matière de céramique, et d’accueillir sa première faïencerie en 1833.
L’essor de la Manufacture est tel qu’à la fin du 19e siècle, elle est une des plus renommées aux Etats-Unis. L’âge d’or perdure jusqu’au début des années 1980, quand l’entreprise passe ensuite entre les mains de différents repreneurs, avant de péricliter doucement. C’est Philippe Orliac qui la réveille d’un long sommeil en 2016.
Le moteur c’est l’innovation, le combustible c’est la technicité !
Un savoir-faire au service de l’innovation
Entrepreneur quasiment né dans la céramique, Philippe Orliac débute son apprentissage de modeleur à 14 ans, poursuit des études et entre au service de l’industrie avant d’intégrer l’institut de céramique française dont il prendra la direction. En 2010 avec une équipe de passionnés il fonde une école de céramique professionnelle à Longchamp. « La création c’est la raison qui m’a fait rentrer dans ce métier en 1977, mais j’ai décidé de me consacrer à la technique pour apprendre le métier et pouvoir en maitriser tous les aspects le jour où j’aurai ma propre entreprise. Aujourd’hui, cette technicité est notre force, car elle nous permet des ouvertures assez fabuleuses en matière de création. Le moteur c’est l’innovation, le combustible c’est la technicité ! » explique t-il.
Deux années auront été nécessaires à l’entrepreneur pour réactiver la Manufacture de Longchamp. Deux années pendant lesquelles Philippe Orliac met en place les ateliers, dessine et finalise les produits, qui aboutissent aujourd’hui à un premier catalogue riche de plus d’une centaine de décors, tous créés en interne. « Je me déplace toujours avec un carnet dans lequel je note tout ce qui m’interpelle, des choses un peu anecdotiques qui se cristallisent peu à peu autour d’une idée. Je creuse, je fouille, je fais des recherches, puis je compile tous ces éléments pour en faire un ensemble. Pour ces premières collections, je me suis tourné vers le passé en m’inspirant notamment des illustrations que l’on trouvait autrefois dans les dictionnaires. Cela a donné des collections néo-vintages dans l’air du temps mais qui offrent aussi la possibilité de s’amuser, de faire des découvertes. Chaque assiette a une histoire à raconter, avec une petite touche décalée » confesse-t-il.
Collaborations prestigieuses
Aux collections dessinées par Philippe Orliac, s’ajoutent plusieurs collaborations, comme la série « Little House » réalisée avec l’illustrateur Vincent Lelièvre.
Tout récemment, c’est sous le trait de leur créateur, le dessinateur Jacques Rouxel, que les Shadoks, le programme télévisuel avant-gardiste créé en 1968, fait son apparition à titre exceptionnel sur un service sorti de la Manufacture. Et d’autres sont déjà dans les tiroirs.
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« La porcelaine autrement » pour devise
Toujours en quête d’innovation, Philipe Orliac met son savoir-faire au service de nouvelles créations toujours plus audacieuses comme les futures assiettes luminescentes ou les briques plancha en porcelaine colorée destinées aux restaurateurs.
Et si les arts de la table restent son cœur de métier, l’entrepreneur n’hésite pas à travailler sur des projets de pièces en céramique plus proches du design destinées au mobilier urbain ou à l’hôtellerie.
En attendant, la Manufacture de Longchamp se prépare pour les fêtes avec l’ouverture d’une boutique éphémère dans le centre historique de Dijon, tandis que le lancement de la boutique en ligne est prévu pour début 2019.